[PAROLES D'EXPERT]

Les angoisses font partie inhérentes de la grossesse.

Qu’elles proviennent d'histoires de famille, de faits racontés par les ami(e)s ou qu’elles soient issues de la résurgence de peurs intimes et personnelles, les angoisses de grossesse peuvent naître chez les deux futurs parents. Premier ou second enfant, que l'on soit homme ou femme, personne n'est épargné !

En psychologie positive, il est souvent demandé de ne pas anticiper le négatif. Mais comment appréhender la grossesse du bon côté lorsqu’elle représente l’inconnu et l’absence de maîtrise ? Difficile de lâcher prise sur une phase de vie dont personne n’a le contrôle.

"Est-ce que mon bébé va bien et se développe normalement ? Est-ce qu’il a 10 doigts, 2 pieds ? Est-ce que son cœur continue à battre ?
Et moi est-ce que je serais une “bonne maman”, une femme accomplie et une amante épanouie ?".

Derrière chaque grossesse, chaque angoisse se cache en réalité :

• Une peur de reproduire un passé difficile (problème antérieur, fausse couche, deuil, histoires pessimistes entendues, difficulté à tomber enceinte…).
• Une peur du présent fixée essentiellement sur le développement physiologique de son bébé et sur les modifications corporelles que personne ne maîtrise véritablement. Également en cause, toutes les interdictions et obligations imposées ou suggérées aux femmes enceintes qui font peser le poids de la culpabilité dès qu’un écart de conduite est réalisé.
• Une peur de l'avenir : désir versus réalité ! Ajoutons à cela les angoisses liées à l’accouchement. La peur de ne pas reconnaître les signes avant-coureurs, l’appréhension face à la douleur, la péridurale…

Les angoisses de grossesse se conjuguent à tous les temps !

Certaines femmes, certains hommes, vont apaiser leurs angoisses en franchissant les étapes une à une (échographies, avancée des mois de grossesse, consultations, achats des habits, du lit…) là où d'autres n'y arriveront pas. Ces futurs parents emprisonnés dans leurs angoisses ne feront pas de mauvais parents pour autant, ni même de moins bons parents que les autres. Il existe seulement des maux qui ne s'apaisent pas en franchissant des étapes et la dépression prépartum en fait partie.
Autrement dit, les angoisses de grossesse bien que légitimes doivent être passagères . Si ce n'est pas le cas , il est important de se faire accompagner pour atténuer ces angoisses et profiter de cette parenthèse de vie qu’est la grossesse .

On notera aussi que la période COVID-19 a eu un certain impact sur l’augmentation des angoisses y compris pour les femmes enceintes. En effet, d’après Santé Publique France, la part des femmes ayant consulté un professionnel de santé pour des difficultés psychologiques en cours de grossesse est en augmentation de 8,9 % en 2021 contre 6,4 % en 2016.

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