REMPART PARENTALITÉ

Journée mondiale de l'enfance > parlons de l'adolescence avec notre partenaire My Family Up.

A l'occasion de la journée mondiale de l'enfance, ce 20 novembre, focalisons-nous sur une période importante, l'adolescence... et plus précisément sur l’expression de la souffrance adolescente au travers des conduites addictives.

La puberté est une période de changements physiques et émotionnels importants dans la vie d'une personne. Pour de nombreux adolescents, cela peut être une période difficile à traverser en raison des pressions sociales qu’ils subissent, des changements hormonaux et corporels ainsi qu’avec l’apparition de nombreux questionnements sur leur “nouvelle” identité.

Ce “cercle des perturbations” (cercle du corps, de la famille et cercle social) peut entraîner une conflictualité permanente, plus ou moins bien gérée par les adolescents, selon leur attachement familial et leur capacité à garder l'estime de soi acquise durant la période de l'enfance. 

Que l’on considère, ou non, l’adolescence comme période de crise, l’ensemble des changements subit constitue selon le psychanalyste J.J. Rassial “ un plan réel sous forme de précipitation”. Cette idée est reprise par M. Cadoret (psychiatre) en 2003 qui annonce que “ pour un adolescent, il est d’abord une situation qui fait urgence : son corps est en transformation et ses ritualités infantiles ne tiennent plus ”

Une question se pose alors : Comment un adolescent mal dans sa peau, peut-il agir ou réagir ? 

Selon Jeammet (pédopsychiatre) le passage à l'acte au travers des conduites addictives correspond à “la mise à distance immédiate d’une tension interne que l’attente ne fait qu’exaspérer ”.  En effet, mettons-nous cinq minutes à la place d’un adolescent (et pour ceux qui s’en souviennent… rappelez-vous) :  le passé, tel qu’il l’a connu n'existe plus, le futur n'est que peu perceptible (surtout avec tous ces changements incontrôlables), seul l'immédiat et le présent semble être devenu une valeur fiable, ne laissant à l’adolescent, que l’action, comme seule véritable possibilité d’expression. 

L’action, au travers de la pratique de conduite à risque (usage de drogue, alcool…), ne vient en réalité que répondre à un besoin instantané et fugace de remplir un vide quel qu'il soit. La satisfaction immédiate est alors recherchée, et ce, qu'il s'agisse d'une volonté de faire corps avec ses pairs, de combler un mal-être ou de chercher à s’anesthésier. 

“Les conduites addictives sont une sollicitation symbolique à la mort dans une quête de limites pour exister”. (Lebreton).

Selon D. Lebreton, sociologue, les modes de défense internes peuvent s’avérer trop coûteux pour le psychique d’un adolescent. Rappelez-vous, un adolescent subit de nombreuses transformations durant cette période. Quand les défenses internes sont inexploitables, les conduites addictives peuvent devenir une forme de résistance à toutes souffrances ressenties. 
En d'autres termes, ces pratiques risquées sont souvent utilisées par les adolescents lorsque les autres modes de résistance se révèlent défaillants. 

Malgré la dangerosité de consommer du cannabis, de l'alcool, ou de ne noyer dans le virtuel, les conduites à risque ne sont pas une tentative de se détruire, mais bel et bien un appel à l’existence. 
“Exister plutôt que de mourir”
Ces prises de risque sont un moyen de mettre du sens et de rechercher une certaine forme de valeur vis-à-vis des autres et de soi-même. Ces pratiques représentent, malgré leurs aspects dangereux, une prise d’autonomie du jeune et une tentative de construction de sa propre identité. 
Autrement dit, les conduites à risque sont la manifestation concrète d’un véritable : “Manque à être, une souffrance et une nécessité d’affronter le monde “. car finalement, durant cette période, l’adolescent a une volonté quasi obsessionnelle d’être identifié comme existant. 

Il peut chercher par le biais de ces conduites à tester l’amour de ses proches, en les provoquant. 
●    “Que vas-tu penser de moi si je me drogue ?”
●    “Vas-tu faire attention à moi si je suis alcoolisé régulièrement ?” 
●    “Est-ce-que je compte assez pour toi pour que tu m'empêches de rester sur mon téléphone ?” 

L’origine des conduites addictives peut venir d’un sentiment d’abandon, d’un sentiment d’indifférence parentale, ou à l’inverse d’un sentiment de surprotection. Fait aggravant, le silence entoure généralement la période de l’adolescence. Les jeunes ne s’expriment que très peu, ce qui peut rendre difficile la perception de ce qu’ils cherchent et finalement la détection de leur mal-être.

REMPART MUTUELLE vous donne accès à sa plateforme gratuite de soutien psychologique spécialisé dans la grossesse et la parentalité. Parents, pour vous aider au quotidien à accompagner votre pré-adolescent dans cette période de transition, cliquez ici pour obtenir des ressources, des connaissances et le soutien nécessaire.